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5 placements pour faire fructifier sa trésorerie d’entreprise en 2025

By 30 août 2025 No Comments

investisseur

Dans un monde où l’argent ne dort plus, les entreprises ont tout intérêt à réveiller leur trésorerie. Inflation toujours présente, taux stabilisés à un niveau historiquement haut, rendements bancaires en amélioration : en 2025, garder ses liquidités sur un simple compte courant revient à laisser de la valeur s’éroder lentement, mais sûrement.

Pourtant, beaucoup d’entreprises hésitent à placer leur trésorerie. Par peur du blocage des fonds, d’un manque de disponibilité, ou tout simplement par méconnaissance des options qui s’offrent à elles. C’est dommage, car des solutions existent pour faire fructifier intelligemment ces capitaux, en gardant un bon équilibre entre rendement, souplesse et sécurité.

Un contexte économique qui pousse à l’optimisation

L’environnement économique de 2025 offre des conditions bien différentes de celles que les entreprises ont connues dans la décennie précédente.

Après une succession de hausses de taux initiée en 2022-2023 pour contrer l’inflation, la Banque centrale européenne a stabilisé ses taux autour de 3,25 %. Les marchés ont intégré cette normalisation, et les placements monétaires, autrefois anecdotiques, sont redevenus attractifs.

Résultat : la rentabilité des liquidités est redevenue une vraie question stratégique.

Côté entreprises, la situation est contrastée. Beaucoup de TPE et PME ont réussi à reconstituer leur trésorerie depuis les chocs de 2020-2022. D’autres, plus prudentes, conservent des réserves importantes pour parer à toute éventualité. Le dénominateur commun : une trésorerie excédentaire qui stagne… et qui pourrait être mieux utilisée.

Bien distinguer capitaux liquides et capitaux bloqués

Avant même de penser rendement, il faut poser les bases. Et la première question à se poser est celle-ci : à quoi sert votre trésorerie ?

Il est fondamental de distinguer deux types de liquidités :

  • La trésorerie d’exploitation : elle sert à payer les charges courantes (salaires, fournisseurs, impôts…). Elle doit rester disponible immédiatement ou sous quelques jours. Aucun placement ne doit compromettre cette disponibilité.

  • La trésorerie excédentaire : ce sont des fonds qui ne seront pas utilisés à court terme. C’est cette portion que l’on peut envisager de placer, avec une durée d’engagement plus ou moins longue selon les objectifs.

Cette distinction est d’autant plus importante que certains supports sont peu liquides, voire bloqués sur plusieurs années. Il ne s’agit pas de sacrifier la flexibilité de l’entreprise sur l’autel du rendement.

Quels risques à placer sa trésorerie ?

Tout placement implique un minimum de risque. Le plus souvent, les chefs d’entreprise craignent trois choses :

  1. Le manque de disponibilité : certains produits imposent un blocage, ou une sortie avec pénalités.

  2. Le risque de perte en capital : même modéré, il existe sur tous les supports non garantis.

  3. La complexité fiscale : certains placements ont une fiscalité peu favorable, notamment sous le régime de l’impôt sur les sociétés.

Ces craintes sont légitimes, mais elles ne doivent pas empêcher toute prise d’initiative. L’enjeu est de choisir les bons outils selon son profil d’entreprise, son horizon de placement et sa tolérance au risque.

5 placements à envisager pour faire travailler sa trésorerie

1. Compte à terme : l’option sécurisée, simple et connue

Le compte à terme (ou CAT) reste une valeur refuge. Concrètement, vous déposez une somme sur une durée déterminée à l’avance (de quelques mois à plusieurs années), contre un taux garanti.

En 2025, certains établissements bancaires proposent des taux allant jusqu’à 3,5 % brut sur 6 à 12 mois. Le placement est sécurisé, connu, et souvent sans frais.

➡️ Intéressant si vous êtes certain de ne pas avoir besoin de ces fonds dans l’immédiat. Mais attention : tout retrait anticipé entraîne des pénalités.

2. Fonds monétaires : la souplesse avec du rendement

Longtemps oubliés en raison de rendements quasi nuls, les fonds monétaires dynamiques reviennent en force. Ils investissent dans des produits de très court terme (dettes publiques, bons du Trésor, dettes d’entreprise à court terme) et profitent directement de la remontée des taux.

Leur grand avantage ? Une liquidité quasi quotidienne.

Les rendements attendus tournent entre 2,5 % et 3 % brut par an en 2025. Ces produits peuvent se loger dans un compte-titres détenu par la société, ou via des contrats de capitalisation.

➡️ Un bon choix pour placer des fonds disponibles à moyen terme, sans se priver totalement de leur accès.

3. Obligations d’entreprise : rendement et diversification

Les entreprises les plus à l’aise avec la gestion financière peuvent envisager l’achat d’obligations corporate ou l’investissement dans des fonds obligataires.

L’idée : prêter de l’argent à d’autres entreprises solides, via des titres de dette. En contrepartie, vous percevez un intérêt, souvent autour de 4 % à 5 % brut, selon la qualité de l’émetteur.

Mais attention : ce type de placement comporte un risque de crédit. Si l’entreprise fait défaut, vous perdez tout ou partie de votre mise.

➡️ À réserver aux trésoreries stables, avec une durée de placement d’au moins 2 ans, et une bonne compréhension du marché.

4. SCPI : investir dans l’immobilier d’entreprise

Investir en SCPI pour une entreprise c’est investir dans l’immobilier professionnel. Certaines sociétés civiles de placement immobilier acceptent les souscriptions de personnes morales (c’est-à-dire des entreprises). Vous devenez ainsi indirectement propriétaire de bureaux, commerces ou établissements de santé, tout en percevant une quote-part des loyers.

Certaines SCPI offrent en 2025 des rendements bruts de 5 à 6 %. Le tout avec une mutualisation des risques et une gestion déléguée.

Mais attention : c’est un placement peu liquide, à envisager à horizon long terme. Et la fiscalité peut s’avérer complexe sous l’IS, selon le montage retenu.

➡️ Idéal pour des entreprises qui ont une trésorerie excédentaire stable et souhaitent diversifier en immobilier sans gérer directement un bien.

5. Produits structurés : viser un rendement conditionné

Les produits structurés sur mesure, proposés par des banques ou cabinets spécialisés, permettent de viser un rendement conditionné par l’évolution d’un indice ou d’un panier d’actions.

Ils peuvent offrir des rendements cibles élevés (jusqu’à 6 % ou plus), avec des mécanismes de protection partielle du capital.

Exemple : un produit structuré verse un coupon de 6 % par an si l’indice CAC 40 reste au-dessus d’un certain seuil. Si ce seuil est franchi à la baisse, le rendement peut être nul, voire entraîner une perte.

➡️ Réservé aux entreprises prêtes à accepter une part d’aléa, avec un accompagnement professionnel indispensable.

Placer sa trésorerie en 2025 : une démarche progressive

Rien ne vous oblige à immobiliser l’intégralité de votre trésorerie d’un seul coup. Bien au contraire, commencer par une approche fractionnée est souvent la meilleure solution. Et nous rappelons qu’il est recommandé de se faire accompagner par un professionnel et que cet article n’a pour objectif que de développer votre réflexion.

Vous pouvez, par exemple :

  • Conserver 30 % en liquidités accessibles,

  • Placer 40 % dans un support à rendement modéré mais flexible (fonds monétaires),

  • Réserver 30 % pour des supports à horizon plus long (SCPI, obligations, CAT).

Ce type d’approche permet d’optimiser la rentabilité globale, tout en gardant une bonne capacité de réaction en cas de besoin.

Et surtout, rien ne vous empêche de réévaluer votre stratégie chaque trimestre, en fonction de vos besoins, de l’évolution du marché ou de votre cycle d’activité.

En résumé

En 2025, faire fructifier la trésorerie de son entreprise n’est plus une option réservée aux grands groupes. C’est une démarche accessible, stratégique, et potentiellement très rentable. A condition de bien s’informer, de distinguer ce qui doit rester disponible et ce qui peut être placé, et d’accepter une part de risque mesuré.

Le rendement est à portée de main… à condition de ne pas confondre vitesse et précipitation.

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FAQ – Placements de trésorerie d’entreprise

Est-il risqué de placer la trésorerie d’une entreprise ?
Tout dépend du support choisi. Les comptes à terme sont très sûrs, d’autres placements comme les SCPI ou les produits structurés comportent un risque de perte. Il faut toujours adapter le placement au profil de risque et à la visibilité de l’entreprise.

Combien de temps peut-on bloquer sa trésorerie ?
Il n’y a pas de règle stricte, mais on recommande de ne jamais bloquer la partie utile à moins de 3 mois. La durée idéale dépend de la stabilité financière et des projets à venir.

Peut-on placer la trésorerie d’une SASU ou d’une PME ?
Oui, toutes les formes de sociétés peuvent placer leur trésorerie, à condition d’être soumises à l’impôt sur les sociétés. Certaines SCPI, contrats ou produits structurés sont réservés aux sociétés, d’autres sont également ouverts aux associations ou holdings.

Les rendements sont-ils nets ou bruts ?
Les rendements annoncés sont généralement bruts. Il faut déduire les frais éventuels et l’impôt sur les sociétés (ou l’impôt sur le revenu si la société y est soumise).

Faut-il un conseiller pour placer sa trésorerie ?
C’est fortement recommandé. Un expert-comptable, un CGP ou une banque spécialisée peuvent vous aider à définir la meilleure stratégie en fonction de votre situation.

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