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Portrait d’entrepreneur : Julian Jacob

By 22 avril 2025 No Comments

julian jacob

Julian Jacob est de ces entrepreneurs dont le parcours inspire autant qu’il interroge. Comment un jeune homme ayant quitté l’école à 16 ans devient-il, quelques années plus tard, un acteur international de l’industrie du jouet, reconnu pour sa vision innovante et son approche disruptive ? En conjuguant audace, résilience et lucidité stratégique, Julian Jacob a bâti une trajectoire hors normes, à la croisée de l’industrie, de l’humanitaire et de l’innovation technologique. Portrait d’un autodidacte devenu figure de la nouvelle génération entrepreneuriale.

Un début de parcours forgé par l’expérience du terrain

Le parcours de Julian Jacob débute bien loin des bancs des grandes écoles. À 16 ans, il fait le choix de quitter le système scolaire pour se confronter directement à la réalité du monde professionnel. Tour à tour serveur, livreur ou vendeur, il enchaîne les petits boulots avec une motivation simple : apprendre par lui-même, gagner en autonomie et comprendre le fonctionnement des rouages économiques de l’intérieur.

C’est dans ce quotidien fait d’adaptabilité et de confrontation au réel que Julian développe les premières bases de son instinct entrepreneurial. À seulement 20 ans, sans capital initial, il décide de se lancer en créant une entreprise dans le secteur immobilier. Il s’agit alors de déspécialiser des locaux commerciaux pour les transformer et les remettre sur le marché. Le pari est risqué, mais la vision est claire : détecter des opportunités là où d’autres ne voient que des contraintes. Quatre ans plus tard, il revend avec succès sa première entreprise.

Cette première expérience entrepreneuriale lui donne une double conviction. D’une part, qu’il peut bâtir et vendre une entreprise sans réseau ni formation académique classique. D’autre part, que ses ambitions dépassent désormais le cadre hexagonal.

L’appel de l’international : apprendre, s’adapter, bâtir

À 24 ans, Julian Jacob décide de quitter la France pour s’installer à Los Angeles. Il ne parle pas anglais, n’a pas de réseau local, mais il possède un moteur puissant : la volonté de se dépasser. Il commence par occuper des postes de commercial indépendant dans des groupes médias, tout en suivant des cours du soir pour maîtriser la langue. En quelques années, il gravit les échelons, encadre plusieurs centaines de collaborateurs et commence à structurer des opérations à l’échelle mondiale.

Sa capacité à comprendre rapidement les enjeux d’un secteur, à négocier des contrats complexes et à orchestrer une croissance à l’international lui ouvre les portes de nombreuses collaborations. Il négocie plus de 800 contrats dans 190 pays, et travaille avec certaines des marques les plus reconnues au monde : Ferrero, McDonald’s, Hasbro, Kellogg’s, Puma ou encore Playmobil.

Ces années sont formatrices à plus d’un titre. Julian y développe une expertise multisectorielle, allant des biens de consommation à l’univers du jeu en passant par les licences et la distribution. Il comprend aussi que le marché du jouet, bien qu’immense, repose sur un modèle vieillissant, peu agile face aux évolutions du digital et aux attentes des consommateurs modernes.

Wyncor : la « toys tech » française qui change les règles du jeu
wyncor

En 2022, Julian Jacob fonde Wyncor avec une ambition claire : moderniser en profondeur le secteur du jouet. Son concept repose sur une approche sans stock, ni inventaire, permettant de réduire les délais de mise sur le marché à moins de trois mois – contre deux à trois ans en moyenne chez les fabricants traditionnels.

Grâce à la modélisation 3D, les produits sont conçus virtuellement, présentés aux distributeurs pour validation, puis produits à la demande. Ce modèle agile limite les pertes, réduit les coûts fixes et s’adapte en temps réel aux attentes du marché.

Wyncor collabore rapidement avec des géants comme Walmart, Amazon, Carrefour ou La Grande Récré. En moins de deux ans, l’entreprise livre plusieurs millions de jouets dans plus de 40 pays et 15 000 points de vente. Elle s’impose comme un partenaire incontournable des grandes licences : Peppa Pig, Pat’ Patrouille, Les Tortues Ninja, Bob l’éponge ou Emoji.

Aujourd’hui considérée comme la première « toys tech » mondiale, Wyncor vise le top 3 des fabricants de jouets d’ici 2030.

Une organisation agile au service de la performance

Wyncor repose sur un modèle industriel décentralisé : l’entreprise ne possède pas d’usines, mais s’appuie sur des partenaires en Asie, tout en développant des alliances en Europe pour des gammes plus durables. Cette flexibilité lui permet de produire à la demande, de limiter les coûts fixes et de proposer des prix très accessibles – moins de 10 € pour une Miraball, 25 € pour un sac SwopPop.

Pour accompagner sa croissance mondiale, Julian Jacob a structuré des équipes réparties sur plusieurs continents et recruté des experts issus de grands groupes du secteur, comme Disney, Funko ou MGA.

L’humain au cœur de la mission

Mais Julian Jacob ne s’arrête pas à la performance économique. Derrière son engagement entrepreneurial se cache une histoire personnelle forte. Enfant hospitalisé à Noël, ancien obèse, il a vécu les difficultés que rencontrent de nombreux jeunes patients. Cette expérience a profondément marqué sa vision du jouet : il ne s’agit pas simplement de divertissement, mais d’un levier de réconfort, d’évasion et de lien social.

C’est dans cette logique que Wyncor reverse une partie de ses ventes à l’Institut Gustave Roussy, en soutien à la recherche contre le cancer. L’entreprise organise également des dons de jouets pour des hôpitaux en France et à l’étranger, notamment à l’hôpital Necker. Julian Jacob reste très impliqué dans des actions caritatives, qu’il mène chaque année en parallèle de ses activités professionnelles.

Il aime rappeler que « les jouets peuvent guérir les maux du monde« . Une phrase qui peut sembler idéaliste, mais qui prend tout son sens dans le parcours d’un homme convaincu que les entreprises ont un rôle à jouer dans le bien commun.

Un nouveau visage dans « Qui veut être mon associé ? »

En 2024, Julian Jacob rejoint le jury de l’émission « Qui veut être mon associé ? » sur M6. Son arrivée apporte un regard neuf et complémentaire à l’émission. Contrairement à d’autres investisseurs issus du monde financier ou institutionnel, il incarne une voie entrepreneuriale autodidacte, forgée par l’expérience de terrain, l’échec et la persévérance.

Sa capacité à négocier des contrats internationaux, à construire une entreprise sans capitaux initiaux, et à penser des modèles industriels innovants fait de lui un mentor particulièrement attentif aux jeunes porteurs de projet. Il porte une attention particulière à l’exécution, à la logistique, mais aussi à l’impact social des entreprises. Son exigence est réelle, mais sa lecture du risque et de la croissance est fondée sur le pragmatisme et la transmission.

À travers son rôle de juré, Julian souhaite contribuer à faire émerger une nouvelle génération d’entrepreneurs : audacieux, responsables, et capables d’avoir un impact réel.

Une ambition assumée, une trajectoire inspirante

Le parcours de Julian Jacob montre qu’il n’existe pas un seul modèle de réussite. Son expérience démontre qu’avec une vision claire, une forte capacité d’adaptation et la volonté de s’entourer intelligemment, il est possible de bâtir une entreprise innovante, agile et engagée à l’échelle internationale.

Chez Startups Nation, nous mettons en avant ces récits d’entrepreneurs qui façonnent l’économie d’aujourd’hui et de demain. Si vous souhaitez découvrir d’autres portraits d’entrepreneurs, suivre les grandes tendances de l’innovation ou vous inspirer pour vos propres projets, retrouvez l’ensemble de nos contenus sur notre blog.

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