Qu’est-ce que l’ingénierie sociale ?
L’ingénierie sociale, également connue sous le nom de social engineering, est une technique utilisée par les cybercriminels, qui vise à manipuler psychologiquement les individus pour obtenir des informations confidentielles ou pour inciter les individus à effectuer des actions compromettantes. En exploitant des traits humains tels que la confiance, la curiosité ou la peur, les attaquants cherchent à contourner les défenses traditionnelles des systèmes informatiques en ciblant directement les utilisateurs. Selon des données de la plateforme Splunk, 98 % des cyberattaques impliquent une forme d’ingénierie sociale.
Exemples frappants d’attaques utilisant l’ingénierie sociale
Plusieurs cyberattaques notables ont eu recours aux méthodes de l’ingénierie sociale. On peut notamment évoquer la compromission de la boîte email de John Podesta qui a influencé l’élection présidentielle américaine de 2016. Cette intrusion a été initiée par un faux email, se faisant passer pour Google, qui a ultérieurement conduit à la divulgation d’emails internes influençant l’opinion publique. On peut également parler de l’escroquerie visant Google et Facebook entre 2013 et 2015 qui a permis à un individu de soutirer des millions de dollars aux géants de la technologie en envoyant des factures fictives avec des noms d’entreprises similaires à des fournisseurs. De même, l’attaque contre Twitter en 2020 permettant aux cybercriminels de prendre le contrôle de compte de personnalités et d’entreprises pour promouvoir une escroquerie montre à quel point les cybercriminels peuvent exploiter les failles humaines pour leur propre profit.
Stratégies d’ingénierie sociale
Hameçonnage
Le hameçonnage, ou phishing, est une forme d’attaque où les cybercriminels se font passer pour une entité de confiance dans le but d’obtenir des informations sensibles telles que les identifiants de connexion, les numéros de carte de crédit, ou d’autres données personnelles. Les attaquants utilisent souvent des emails, des messages textes ou des communications sur les réseaux sociaux pour tromper les victimes en leur faisant croire qu’ils sont en interaction avec une source légitime.
Attaques de type « Watering Hole » (point d’eau)
Cette méthode consiste à compromettre des sites web fréquemment visités par un groupe ciblé d’individus. Une fois ces sites infectés, les cybercriminels peuvent déployer des logiciels malveillants ou réaliser des attaques de phishing plus ciblées. L’objectif est de piéger les utilisateurs lorsqu’ils accèdent à ces sites, ce qui permet aux attaquants d’exploiter les vulnérabilités des navigateurs ou des systèmes d’exploitation pour infiltrer les réseaux ou les dispositifs des victimes.
Escroqueries physiques et téléphoniques
Les escroqueries physiques et téléphoniques utilisent des interactions en personne ou par téléphone pour manipuler les victimes. Les fraudeurs se font passer pour des représentants légitimes d’entreprises ou d’organisations, utilisant divers prétextes pour gagner la confiance des victimes. Par téléphone, ils peuvent se faire passer pour des agents gouvernementaux ou des employés de banque, utilisant des tactiques de manipulation vocale pour obtenir des informations sensibles ou persuader les victimes de transférer de l’argent.
Ces attaques exploitent souvent des biais psychologiques humains pour manipuler les victimes, tels que :
- Biais d’autorité : Les cybercriminels se font passer pour des autorités pour inciter à l’obéissance ou la confiance, poussant les victimes à révéler des informations ou à agir sans questionnement.
- Biais de conformité sociale : En créant l’illusion d’un consensus, les attaquants exploitent le désir naturel de se conformer à la majorité, incitant ainsi les individus à suivre aveuglément.
- Biais d’urgence : Créant une fausse urgence, les cybercriminels poussent les victimes à agir rapidement, contournant leur réflexion critique.
- Biais de rareté : Exploitant la valeur accordée aux ressources rares, ces attaques suscitent un sentiment d’urgence pour inciter à l’action rapide.
L’IA au service de l’ingénierie sociale
L’avènement de l’intelligence artificielle ajoute une nouvelle dimension aux attaques d’ingénierie sociale. Les générateurs de texte par IA tel que Chat GPT, peuvent produire des messages de phishing plus crédibles que jamais, tandis que les techniques de ciblage automatisées permettent aux cybercriminels de sélectionner et de contacter des victimes potentielles à grande échelle. De plus, l’utilisation croissante des deep fakes et du clonage vocal rend encore plus difficile pour les utilisateurs de distinguer le vrai du faux.
5 bonnes pratiques pour se protéger
Face à cette menace croissante, il est essentiel pour les individus et les entreprises de prendre des mesures proactives pour se protéger contre les attaques d’ingénierie sociale.
Cela comprend :
- Vérification des sources : Assurez vous de vérifier attentivement les sources d’information en examinant les adresses e-mail des expéditeurs et en évitant de cliquer sur des liens suspects.
- Utilisation de logiciels de sécurité : veillez à protéger vos appareils en utilisant des logiciels de sécurité robustes tels que les antivirus et les pares-feux, et assurez vous de maintenir ces logiciels à jour pour contrer les vulnérabilités potentielles.
- Limitation des informations partagées en ligne : Il est également crucial de limiter les informations personnelles que vous partagez sur le web, car chaque donnée divulguée peut être exploitée par des cybercriminels pour des attaques ciblées telles que le phishing.
- Renforcement des accès : Renforcez encore davantage la sécurité de vos comptes en adoptant des mots de passe forts et uniques, ainsi que l’authentification à deux facteurs lorsque cela est possible.
- Pour les entreprises, mise en place d’une politique de moins privilège : une approche de politique de moindre privilège est recommandée pour les entreprises. Elle consiste à limiter l’accès aux données et aux systèmes uniquement aux utilisateurs qui en ont besoin, afin de réduire le risque de compromission en cas d’attaque.
En conclusion, bien que l’ingénierie sociale soit une menace sérieuse qu’il faut prendre avec sérieux, la mise en place de mesures de sécurité appropriées et une grande vigilance permettront de réduire considérablement l’impact des attaques d’ingénierie sociale sur les organisations et les individus.
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