ActualitéEntreprendre

Startups 2024, chiffres clés, risques et opportunités

By 31 octobre 2023 novembre 27th, 2023 No Comments

startups bilan 2023

En cette période d’incertitude économique internationale, les startups alimentées par l’innovation technologique et une approche résolument différente des affaires de leurs CEO, vont devoir s’adapter et relever certains défis pour leur développement et pérennité. Alors que l’année 2024 va bientôt s’amorcer, faisons un bilan des chiffres clés de 2023 et une présentation des principaux risques à anticiper et leviers de succès à saisir. 

 

La définition d’une startup

Une start-up est littéralement une entreprise en démarrage. Cependant, le concept de start-up recouvre plusieurs aspects et il n’existe pas de définition unique des start-up sur laquelle des statistiques peuvent totalement s’appuyer. Il est néanmoins usuel de considérer qu’une start-up est une entreprise nouvelle (jeune et conventionnellement fixée à 8 ans maximum), qui porte un projet d’innovation, avec un potentiel de forte croissance et un risque de ne pas arriver à développer son modèle économique ; ce qui la conduit à avoir un mode de financement particulier. (extrait reformulé du site insee.fr)

L’INSEE et la French Tech ne comptabilisent donc pas de la même manière les données sur les startups. Pour l’INSEE, la France compte plus d’un million de startups (fin 2021), tandis que le baromètre EY identifie 13 000 startups fin 2022. Des données donc aux antipodes les unes des autres au vu des différences de définitions prises en compte. 

 

La France en tant que vivier de l’entrepreunariat 

La France est le cinquième pays mondial le plus entreprenant (en nombre de startups). Qui plus est, 20 % des 50 startups internationales les plus prometteuses sont françaises. 

Les startups françaises sont des créatrices d’emplois

startups emploi 2023

Données au 1er juin 2023 / infographie réalisée par le groupe Actual / source image : francedigitale.org

Les startups représentent près de 1,1 million d’emplois internes, directs et indirects soit 4 % du marché du travail. 

Bien entendu, ces emplois sont composés de métiers tech (développeur, experts IA, etc.) mais pas seulement. L’étude HR Day 2023 montre que les startups auront de plus en plus besoin de nouveaux métiers comme des comptables carbone et biodiversité, des équipes opérationnelles, des chief freelances officers ou encore de nouveaux profils de vendeurs. L’environnement de l’emploi au sein des startups est donc bien en constante évolution tout comme son macro-environnement. 

 

Risques pour les startups en 2024

Le principal défi à surmonter pour 2024 : la difficulté à lever des fonds 

baisse levées de fonds 2023

Infographie sur l’évolution des levées de fond au premier trimestre 2023 / crédit ESSEC source : business-cool.com

En 2023, c’est une baisse drastique de 49 % qu’affiche le montant des levées de fonds réalisées par les startups, pour un total de 4,2 milliards d’euros au premier semestre 2023.

C’est d’autant plus vrai pour les séries A, ces startups qui enclenchent une seconde phase de financement souvent dédiée à l’expansion et au recrutement, qui s’avère être la phase la plus sensible de son développement. En effet, à ce stade, le modèle économique doit être établi et viable, la phase de recherche d’idées innovantes et d’amorçage est déjà clôturée. À noter que moins de la moitié des startups ayant bénéficié d’un financement d’amorçage parviennent à accéder à une série A. En outre, celles qui y parviennent disent avoir eu des difficultés à convaincre leurs investisseurs et ont envisagé des solutions alternatives (dette bancaire, autofinancement) et 7% ont abandonné le projet de levée de fonds. Rien n’est donc jamais gagné, la persévérance et l’adaptation sont de mise pour rendre les startups rentables le plus rapidement possible. 

En cause, la hausse des taux d’intérêt, les incertitudes macroéconomiques et les tensions géopolitiques, notamment causées par les conséquences de la pandémie du Covid 19 et la guerre en Ukraine, qui ont créé un environnement financier complexe et un climat d’incertitude pour les investisseurs. Il faut néanmoins persévérer car, pour citer un associé de EY, (société d’expertise et de services dans le monde du travail qui propose audit et conseil), “C’est aussi en période de crise que naissent les plus belles opportunités”. 

Au vu de cette situation, les pouvoirs publics ont par ailleurs lancé des appels à l’action en orientant l’épargne des Français vers le financement de startups. 

 

Les disparités sectorielles et géographiques 

La crise sanitaire de 2019 à 2022 a fait émerger de nombreuses opportunités. Par exemple, les startups axées sur les nouvelles technologies dans la santé, la télémédecine, la livraison à domicile, l’e-commerce, l’éducation en ligne et les solutions de travail à distance ont bénéficié d’une augmentation de la demande et par conséquent des financements. Tout comme les startups travaillant sur le développement durable (énergies renouvelables, gaspillage agroalimentaire, mobilité, etc.) et celles tournées vers les technologies et IA qui pourraient modifier ces secteurs et protéger leurs données et systèmes (cybersécurité). 

Une disparité géographique s’affiche également, en mettant en lumière des régions comme la Bretagne et le Grand Est qui voient une augmentation des montant levés, tandis que d’autres, comme l’Ile-de-France et les Hauts-de-France, connaissent une baisse significative.

 

Toutes les startups ne sont pas des licornes 

licornes startups 2023

26 licornes Françaises en 2023 / Crédit photo : LaFrenchTech source  : jai-un-pote-dans-la.com

Le baromètre EY 2023 souligne que 30 % des startups sont déjà rentables et 55% envisagent de l’être d’ici 3 ans. Ce qui veut tout de même dire que 70 % des startups interrogées* pour l’étude ne sont pas rentables à l’été 2023. 

Il faut donc différencier les startups qui parviennent à lever des fonds importants, afficher de la rentabilité et un succès impressionnant (comme celles qui apparaissent dans le “Top startups” de Linkedin), des startups en marge qui investissent massivement dans le développement (R&D, communication, etc.) pour se démarquer et se faire une place dans le marché. La réalité de l’écosystème français est bien que toutes les startups ne suivent pas la même courbe de croissance exponentielle que les 26 célèbres licornes (entreprises valorisées à plus d’un milliard d’euros, classées dans le Next40 de la French Tech).

 

Opportunités et facteurs clés de succès pour les startups en 2024

L’importance des incubateurs et accélérateurs 

Selon les données, les jeunes pousses qui bénéficient de l’accompagnement de ces structures voient leur taux de faillite diminuer à 20 %

Les incubateurs interviennent généralement au stade initial du développement de l’entreprise, souvent dès la phase de l’idée ou du concept. Ils offrent un ensemble de ressources (mentorat, formation, accès à des outils et réseautage), d’infrastructures (espaces de travail partagés ou dédiés, souvent à des tarifs réduits) et d’encadrement

Les accélérateurs quant à eux, interviennent souvent après la phase initiale de l’incubation, lorsque les startups ont déjà validé leur modèle économique, généralement par des programmes de durée fixe de quelques mois, au cours desquels les startups reçoivent un accompagnement intensif (coaching, formations) pour accélérer leur croissance. À la fin du programme, les incubateurs peuvent mettre en relation les startups avec des clients potentiels, des partenaires commerciaux, ou des investisseurs. Certains accélérateurs investissent eux même dans les startups en échange d’une petite part du capital.

 

La RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) 

En effet, le baromètre EY souligne pour la première fois qu’un tiers des startups ont déjà mesuré leur impact social ou environnemental. Deux tiers des startups qui l’ont fait estiment que c’est un atout pour lever des fonds, voire que c’est même indispensable. Se tourner et développer des valeurs de développement durable et d’éthique est donc un levier certain pour les startups qui veulent croître en 2024. 

Focus sur la diversité et l’inclusion 

Une donnée étonnante mais réelle, est que seulement 12 % des 120 entreprises de la French Tech sont dirigées ou co-fondées par des femmes, soit seulement une quinzaine de startups. La question est de savoir si des startups dirigées et composées de femmes seraient un levier pour débloquer des fonds. 

Par ailleurs, il est indéniable que les startups, bien que porteuses d’emplois, affichent des critères de recrutement très restrictifs, notamment le niveau de diplôme, l’âge et les origines, ce qui a pour conséquence d’afficher un taux de discrimination relativement élevé de 40 %. Une piste pour pallier ces failles serait d’inclure des critères d’inclusion dans les classements Next40 et Next120, afin de valoriser les startups qui favorisent l’emploi pour le plus grand nombre et de la manière la plus éthique possible. 

 

L’importance d’être aligné sur les besoins du marché

C’est pourtant la base de tout modèle commercial, de répondre à un besoin existant. Pourtant, d’après une analyse de CB Insight, 42% des startups ne parviennent pas à survivre car elles lancent un produit sans avoir identifié un besoin réel du marché. Être à tout point innovant ne suffit donc pas si personne n’a besoin de cette innovation. 

Sans forcément lancer une grande étude de marché conventionnelle, il est indispensable de vérifier qu’un produit ou service correspond à un besoin. Pour cela, la méthode MVP (Minimum Viable Product) semble être une solution efficace (production en faible nombre, collecte de retours utilisateurs, adaptation et développement). 

Néanmoins, la veille doit être constante au vu des évolutions technologiques, numériques et réglementaires intrinsèques à chaque secteur d’activités. Les CEO des startups doivent donc combiner écoute active et adaptabilité. 

 

Pour conclure, bien que la France soit une startup nation, l’année 2024 va demander aux CEO des startup de faire preuve de résilience, de persévérance et de flexibilité aux vues des difficultés potentielles à lever des fonds. User de certains leviers comme le fait de s’assurer de la cohérence de l’offre et de la demande, d’orienter et développer sa RSE et de se faire accompagner par des structures spécifiques semble indispensable. Vous souhaitez monter votre business, retrouver notre guide conseils